Les matches se suivent mais ne se ressemblent pas. Plusieurs facteurs peuvent décider ou influencer la physionomie ou l’entame d’un match. La question qu’il faut se poser est : « Aurions-nous joué de la même manière si on était menés au score ? » Ce scénario a pourtant manqué pendant ce stage… J’étais curieux de connaitre la force de réaction de cette équipe. Malheureusement.

Nous voilà donc à la fin de ce stage qui a été très riche en enseignements. Pour ne pas aller trop en détails je vais partager avec vous mon point de vue. Je sais, mon approche peut être différente de la vôtre et les contradictions sont les bienvenues.

Voici donc en 5 lignes les enseignements majeurs de ce stage de Liège :

  • La détermination du groupe après la défaite de Bangui. Le public avait perdu confiance en ses joueurs. Il fallait une réaction et le sérieux dans le groupe. Pendant le stage, on a senti que les joueurs avaient envie de réparer le mal ou la honte subie à Bangui. Cette motivation a apporté un plus dans la façon d’aborder les matchs.
  • Le repositionnement de l’axe central avec une combinaison « puissance + intelligence » a rassuré un milieu de terrain renouvelé avec deux médians de formation. Lors du premier match face au Nigeria la fraîcheur physique nous a permis de gagner des ballons devant notre défense. Certains diront « Mbemba est aussi bon au milieu ». Certes, mais il est mieux en défense et lui-même l’a fait savoir.
  • La RDC est encore trop individualiste dans son jeu. Nous n’avons pas une force collective dans nos phases offensives mais plutôt pendant les phases défensives. Le risque des individualités fait qu’on soit trop dépendant de certains joueurs. Le football spectacle est dans nos gênes et cela aux dépens de la cohésion qui permet à une équipe de respirer, tempérer, récupérer et accélérer au moment précis. Conséquence : Nous perdons vite les ballons et notre milieu se fatigue vite.
  • Le débat Nsengi vs Ibenge : Les deux ont utilisé le même système de jeu. Les deux n’ont pas positionné les joueurs de la même manière. Les deux n’ont pas utilisé la même stratégie pendant la possession de balle ou pendant la perte de balle. On a vu un pressing haut face au Nigéria, on a vu des phases bien construites mais on n’a pas eu une constance dans le jeu. Contre le Gabon on a senti la fatigue et les trois milieux ont manqué de fraîcheur. Nsengi a fait la différence par rapport à Ibenge dans l’animation stratégique de ses pions sur le terrain mais cette liberté est dangereuse, des fois il faut être prudent. Le replacement de Mbemba au milieu en fin de match a donné raison à Ibenge qui est beaucoup plus prudent.
  • Pourquoi notre milieu a souffert face au Gabon ? Le Gabon a joué en 3-5-2 en phase offensive et revenait en 4-4-2 en phase défensive. Les gabonais avaient un milieu axial qui relançait du milieu de la défense et avait quatre options au milieu du terrain. La RDC jouait en 4-3-3 … très dur !!! Automatiquement, vous perdez la bataille du milieu mais vous gardez un atout… Les ailiers ont plus de liberté et peuvent facilement procéder en contrattaque. Mais l’erreur au milieu était que Nkololo jouait trop proche de son attaquant et à la perte du ballon le repositionnement était difficile. Déjà Bolasie reprend difficilement son couloir et Kabananga se situait mal sur le terrain. Conséquence : Deux milieux congolais contre 4 ou 5 gabonais.

Joshua Bellini, en direct de Bruxelles.